jeudi 21 décembre 2006

Un article fort intéressant dans Libé.


http://www.liberation.fr/vous/204034.FR.php?rss=true
Conso. Vibromasseurs et godemichés s'émancipent des boutiques spécialisées.Le sex-toy se glisse dans les rayonsDes vibromasseurs en libre-service en parapharmacie. Des anneaux vibrants vendus avec des préservatifs en hypermarchés. Un gel lubrifiant qui s'affiche sur l'écran de la télé aux heures de grande écoute. Des godemichés au rayon lingerie du Printemps... Depuis peu, la quête du plaisir sexuel s'émancipe de l'univers confiné des sex-shops, et vise un public beaucoup plus varié.Le fabricant de préservatifs Durex commercialise depuis juin trois modèles différents de vibromasseurs chez Parashop. Il ne s'est pas lancé au hasard. «Nos études de consommateurs montraient que les Français manifestaient une certaine attente, explique Emmanuel Bidault, responsable du marketing. 70 % se disaient prêts à expérimenter de nouvelles formes de sexualité, et 60 % déclaraient parler ouvertement de leurs envies et de leur plaisir.»Cravaches. Mais si leurs langues ont commencé à se délier, les Français y ont mis le temps. Espagnols et Italiens les avaient coiffés au poteau depuis un moment, sans parler des Britanniques, qui ont toujours eu plusieurs longueurs d'avance en la matière. Outre-Manche, acheter des sex-toys est un geste banal, et personne ne s'offusque qu'une chaîne comme Ann Summers soit implantée dans l'aéroport de Luton, près de Londres, comme dans les rues commerçantes des grandes villes, exposant en vitrine menottes de soie et cravaches. Alors que seuls 14 % des Français se servaient de vibromasseurs fin 2004, Britanniques, Américains et Australiens étaient 45 % à le faire.En offrant une belle variété de jouets sexuels, les magasins Printemps ont donc su capter l'air du temps. La marque proposée, Yoba, avait déjà ouvert une boutique dans Paris, mais sans avoir pour autant pignon sur rue. «Au tout début, il y a trois ans, la clientèle était encore composée de gens libérés, très CSP +, explique Elodie Bruno, responsable des ventes chez Yoba. Avec notre arrivée au Printemps, c'est comme si nos produits étaient visibles depuis une avenue, la clientèle s'est fortement diversifiée, mélangeant âges et classes sociales.» Les produits exposés n'ont pas grand-chose à voir avec ceux des temples du porno. Ici, on prône «l'érotisme et l'affirmation de la féminité». Le rose y est roi, et les vibromasseurs en forme de canard ou de dauphin sont «totalement dédramatisants», selon Elodie Bruno.Certes, la vente en boutique reste un phénomène urbain. Mais, que ce soit dans le catalogue de la Redoute, sur l'Internet ou en parapharmacie, la clientèle féminine, lesbienne ou hétéro, domine le marché (60 %). «Les lesbiennes ont longtemps été plus équipées, assure Elodie Bruno. Elles ont ouvert une voie en parlant du plaisir féminin sans culpabilité.» A écouter les vendeuses des boutiques, les hommes manifesteraient désormais un intérêt accru pour le plaisir de leur compagne. L'usage des sex-toys ne serait plus réservé aux célibataires «en attente du pénis charmant» ; c'est aussi «une pratique de couple», avance Christian Foch, coauteur d'un guide (1).
Discrétion. Rares sont cependant les boutiques qui donnent à voir depuis la rue. Caroline Boitiaux a ouvert la sienne, Dollhouse, dans le Marais à Paris. Seule la lingerie est en vitrine, les sex-toys restent au sous-sol. Une pudeur qui étonne dans un des quartiers les plus gays de Paris. «Cela nécessite un peu de confidentialité, les gens ont envie d'échanger, et j'insiste beaucoup sur la prévention», poursuit-elle. Même discrétion dans la boutique Yoba, située en fond de cour. «Le moment d'ouvrir sur la rue va venir, mais c'est encore un peu tôt», commente Elodie Bruno. Cette même retenue a conduit Durex à proposer pour ses trois vibromasseurs uniquement des formes design, dissimulées dans des emballages opaques. La clientèle des parapharmacies inclut des enfants, et la marque explique qu'elle ne tient pas à choquer. «Quand on a demandé à notre panel de consommateurs où ils souhaitaient acheter leurs sex-toys, les gens ont cité l'Internet, la vente par correspondance et les parapharmacies, explique-t-on au siège de la marque. Notre ambition n'est pas de les devancer ou d'anticiper, mais juste de les satisfaire.» L'audace gagne cependant les marchands de préservatifs. Depuis janvier pour Manix, et juin pour Durex, leurs linéaires en hypermarchés comprennent, en plus des capotes, des gels lubrifiants aux vertus nouvelles : «excitant», «frissons et chatouillements»... Manix et Durex ont encore franchi un cap en commercialisant en hypers un anneau vibrant. L'air de rien, cette bague en latex marque l'entrée du sex-toy dans la grande distribution. Placé à la base du pénis, l'anneau a vocation à décupler la stimulation de l'homme et de la femme. Dans les rayons, il ne choque personne car sa forme ne parle qu'aux initiés. Mais il constitue un indice de la diffusion des jouets sexuels, ou de l'ouverture des esprits. Un premier pas avant l'arrivée des vibromasseurs dans les grandes surfaces ? Pionnière, la chaîne Parashop se félicite de ce choix : «L'univers de bien-être qu'offrent nos magasins est parfaitement adapté aux attentes, souligne François Carpentier, directeur commercial. Dans nos vies très stressées, nous accompagnons l'idée que le sexe est bon pour la santé.» (1) Sex-Toys, faites-vous plaisir, Christian Foch et Anne Helary, Marabout.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je viens de voir elodie bruno sur la 5 : quel charme et quel beaux yeux!!!!!!